Julien Gosselin

Dans le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, on a besoin d’avoir des littératures immenses, d’être face à des choses qui sont gigantesques, pas par la taille ou la durée, mais par la pensée, l’élégance, la puissance de l’écriture. La situation est tellement critique qu’il ne suffit pas de choses « grandes » ou « bonnes », il faut des choses gigantesques. » Faut-il lire au théâtre ? Julien Gosselin montre à quel point il peut être intéressant, voire essentiel, d’aller au-delà du théâtre parlé. Le théâtre, c’est aussi une lecture, des vidéos, de la poésie, de la musique. Un mélange des genres mis en pièces autour de grandes œuvres.

Son théâtre

Il ne cherche pas à faire un théâtre basé uniquement sur un média comme la vidéo, la musique, ou d’autres formes. Son désir est de faire du théâtre avant tout, et il considère que les outils comme la vidéo, la lumière, ou la musique sont simplement des moyens parmi d’autres pour enrichir l'expérience théâtrale. Selon lui, ces outils doivent être utilisés de manière complémentaire au jeu des acteurs, et non comme des éléments séparés. Son point de départ, son premier terrain de travail, est la littérature, qui sert de base pour créer un véritable théâtre, d’arriver à faire exister – et non pas transmettre d’ailleurs – de manière la plus puissante possible une littérature au plateau.

Il y a deux dimensions dans son travail. Cela ne ressort peut-être pas de cette manière, mais il aime l’idée que les spectacles qu'il crée soient à mi-chemin entre une expérience littéraire extrêmement intime, c’est-à-dire le lecteur dans son salon, seul avec la littérature et complètement libre d’avoir son interprétation des mots, et quelque chose qui est presque l’opposé, c’est-à-dire un concert électronique extrêmement brutal où la question de la liberté du spectateur n’est plus du tout en jeu, il est simplement attrapé, absolument physiquement et émotionnellement, par un son, par une musique.